16 Mars : Phnom Kdong – Pailin : 77 km (9 916 km)

Quelques averses matinales résonnent sur les toits en tôle. Le rafraîchissement est immédiat et des plus agréables. Nous partageons le petit-déjeuner confectionné avec générosité et beaucoup d’attention par Saro et son épouse.

Il nous tend également un sac plein de bananes, mangue et ananas afin que nous ne manquions pas de vitamines pour notre journée de vélo. Encore de bien belles personnes rencontrées ici.

Nous embrassons Isabelle et Didier qui repartent vers Battambang en scooter. Nous devrions les retrouver dans 3 ou 4 jours, 180 km plus à l’Ouest sur la côte Thaïlandaise.

Il fait lourd et après une dizaine de kilomètres, des éclairs zébrent le ciel pendant que le bruit sourd du tonnerre se fait entendre. Nous trouvons refuge sous le toit ouvert d’un petit restaurant et, en attendant le retour au calme, sortons le Uno et y jouons avec les personnes présentes.

La couverture nuageuse est toujours là mais l’orage semble être passé. Nous profitons de l’absence des rayons de soleil pour avancer. A 13h30 nous avons déjà parcouru 50 km et nous arrêtons pour déjeuner. Nous sortons notre sac de pique-nique mais il est infesté de fourmis ! Elles sont rentrées partout et rien n’est vraiment récupérable. Nous parcourons quelques kilomètres supplémentaires en espérant trouver de quoi déjeuner dans les villages à venir mais à part des brochettes de rats et des soupes dont nous ignorons le contenu rien ne semble vraiment disponible. Quelques biscuits et les fruits offerts par Saro feront l’affaire. Les enfants sont motivés pour rouler encore l’après-midi et se rapprocher ainsi de la frontière Thaïlandaise.

Sur la route, les villages traversés comprennent souvent un ou deux grands bâtiments rutilants, il s’agit des établissements bancaires. Lalie lâchera alors cette phrase : « c’est incroyable, ils pourraient faire les bâtiments des banques plus petits et agrandir les écoles ! ». Du haut de l’intelligence et de la naïveté de ses 10 ans, Lalie vient de toucher du doigt l’un des facteurs qui risquent de sonner le glas de notre civilisation… Nous échangerons ainsi longuement sur certaines folies capitalistes, la mondialisation et la place de l’éducation (d’autant plus importante dans un pays comme le Cambodge où, dans l’Histoire récente, les Khmers rouges ont manipulé la population en bannissant son instruction).

Les kilomètres se font plus longs et la fatigue de plus en plus présente mais Pailin est désormais à portée de roues. Le centre ville est animé par les obsèques d’un Moine. Celui-ci est transporté dans un cercueil transparent posé sur un énorme véhicule en forme de dragon. Des dizaines de Moines, une fleur blanche à la main constituent le cortège orangé et psalmodiant.

Après avoir passé le centre-ville, nous trouvons une chambre dans laquelle nous pouvons prendre une bonne douche et nous étendre pour notre dernière nuit au Cambodge. Demain, nous retrouverons la Thaïlande !

Cet article a été publié dans Cambodge. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

9 commentaires pour 16 Mars : Phnom Kdong – Pailin : 77 km (9 916 km)

  1. Alain de Cahors dit :

    « c’est incroyable, ils pourraient faire les bâtiments des banques plus petits et agrandir les écoles ! »
    La vérité sort de la bouche des enfants.
    Un grand bravo Lalie !
    Perso, je me plais à dire au sujet de la méforme de notre planète que si elle était une banque, il y a longtemps qu’elle serait sauvée.
    Bonne route.
    PS: L’échoppe de bord de route avec tous ces bidons bleus devant c’est bien une station service couleur locale ?

    J’aime

    • velovefamily dit :

      Bonjour Alain,
      Oui, il s’agit bien de bidons d’essence pour les camions.
      Pour les scooters et autres deux roues motorisés, l’essence est le plus souvent entreposée dans des bouteilles de coca… ou de whisky !

      J’aime

  2. jef46 dit :

    Ça c’est la meilleure. On aura tout vu! V’la que les fourmis profitent des pinos pour manger les ressources de la team Vélovefamily 🤪 Oui Lalie, notre soif de consommation est responsable de la taille des banques. Nous sommes les créateurs de ces ogres, nous sommes la mondialisation dès que nous entrons dans un magasin qui importe, dès que nous utilisons la e-card sur Internet… On ne fera pas marche arrière, mais peut-être aurez vous le courage de faire de ces ogres des nains juste utiles à connecter les peuples en mettant en valeurs les ressources locales. Notre génération n’est plus dans le déni et vous êtes l’avenir! Bigs Bisous 😘

    J’aime

  3. Alice Ferreira dit :

    Hé oui Lalie , d autant plus qu au milieu des échopes en tole ondulée et des temples elle ne passe pas inapercue..Après les scorpions sous la tente c est les fourmis dans le sac du pique nique.
    Que récoltent ces personnes sous ces grands arbres .. ????
    Bisous a tous !!

    J’aime

  4. Bonjour, cela donne matière à réfléchir ces grandes banques à côté de cela le peuple qui meurt de faim. C’est un monde égoïste comme nous les européens mais nous avons et nous l’utilisons pas comme il se doit. Bisous à vous tous.

    J’aime

  5. didier lherm dit :

    bonjour de louis et didier lherm pour savoir le dernier jour du voiyage au tour du monde.jaimerais savoir le jour le village du depart et lherre du dernier jour amitie louis didier lherm

    J’aime

    • velovefamily dit :

      Bonjour Louis, Bonjour Didier,

      Nous allons bientôt envoyer un message pour preciser tout cela.
      La dernière étape devrait être courte et facile (probablement entre Sauzet et Luzech) afin de permettre à ceux qui le souhaitent de pédaler avec nous. Un départ en milieu de matinée suivi d’un pique-nique à Notre-Dame de l’île à Luzech.
      A bientôt,

      La VeLove Family

      J’aime

N'hésitez pas à laisser un commentaire