31 Janvier : Ban Hat Kham Pi – Sangkhom : 47 km (8 310 km)

Nous venons de finir de ranger nos affaires et partageons le petit-déjeuner sur une des tables extérieures. Nous observons les premiers élèves fraichement débarqués de leur bus qui posent leurs cartables pour récupérer balais et seaux. Leur journée commence donc par un rituel, celui de nettoyer leur école, de ramasser toutes les feuilles ou saletés qui ont pu s’accumuler depuis hier. Cette responsabilisation semble se faire le plus naturellement du monde et, élément important à préciser, sans la présence des adultes qui arriveront seulement quelques dizaines de minutes plus tard.

Les enfants saluent leurs nouveaux copains et nous remercions les enseignants qui nous ont permis de passer une nuit au calme dans cette belle école.

La route repart dans des successions de montagnes russes que nous essayons de dévaler le plus rapidement possible afin d’accumuler un maximum d’élan en espérant que cela nous sera suffisant pour remonter jusqu’au haut de la prochaine bosse. Mais, le plus souvent, malgré un accompagnement par un pédalage explosif nous sommes happés en arrière à quelques mètres de l’objectif avec la sensation d’être retenus par un énorme élastique qui a de plus en plus de mal à se détendre. Dure loi de la gravité… et des vélos bien trop lourds !

Seule consolation, ces derniers mètres où les vitesses sont au développement minimum, nous donnent du temps pour admirer les magnifiques points de vue qui se succèdent. Le Mekong est là, aussi calme que large, et nous offre quelques scènes de vie des plus dépaysantes. Les cultures sont nombreuses aux abords même du fleuve. La richesse des alluvions permet de faire pousser des plantations legumières (choux, haricots…), le plus souvent en terrasses afin de profiter de chaque mètre de ce riche terreau. Des champs de bananiers ou d’heveas prennent également de larges places. Pas étonnant que la Thaïlande soit le premier producteur de caoutchouc naturel avec toute cette sève blanche que nous admirons depuis tant de kilomètres.

Vers midi, nous atteignons un gros village (qui a presque des allures de petite ville !). Le prochain est indiqué à plus de 40 km. Nous nous arrêterons donc ici pour aujourd’hui afin de préparer l’anniversaire de Naïa.

Nous trouvons une sympathique guesthouse qui sera un lieu parfait pour cette pause familiale.

Nous déjeunons, allons faire quelques courses, avant d’avancer encore un peu le programme scolaire pendant que Naïa fait une petite sieste.

Nous profitons de la belle lumière de fin d’après-midi pour aller pédaler sur une petite voie qui longe le Mekong. Naïa, en pleine « crise de la troisaine », demande si elle peut être installée à l’avant. « Je suis « guande » maintenant ! » nous dit-elle en pleine poussée d’autonomie. Elle est surtout contente d’avoir relégué Esteban et Lalie dans la cariole. Ces derniers jouant le jeu avec un plaisir non dissimulé. Telle Elisabeth II sur son carosse, Naïa adresse alors de petits signes de la main aux personnes qu’elle croise et qui sont sous le charme de ce petit bout de fille qui dépasse à peine de son casque.

Nous terminons la balade en partageant un petit apéritif au bout d’une presqu’île qui surplombe le Mekong. Le temps semble s’arrêter… le temps d’un troisième anniversaire…

Cet article a été publié dans Thaïlande. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

6 commentaires pour 31 Janvier : Ban Hat Kham Pi – Sangkhom : 47 km (8 310 km)

  1. Alain de Cahors dit :

    Bon anniversaire belle princesse Naïa !

    Bonne route et longue vie.

    J’aime

  2. jef46 dit :

    Naïaaaaaaaaaaa super star! La troisaine 🤪 j’imagine la scène sur le pino 🤙 quel bel environnement pour découvrir la vie. Big bisous

    J’aime

  3. Raymonde Garcia dit :

    Ces tee-shirts bleus avec une roue de vélo vous étaient prédestinés ! Pauvre Papa qui doit tracter, non pas 2 enfants mais 3 ! Heureusement que c’était pour le fun ! Quelle coquine cette NaÏa. Quand on regarde la photo avec le globe terrestre, on constate les changements. Effectivement, ce n’est plus le bébé qui est parti il y a 9 mois. C’est une « guande » maintenant !
    La lumière au bord du Mékong est aussi belle que dans mes souvenirs et l’avantage de la conduite à gauche vous permet d’être au plus près. La pause anniversaire sera encore un beau souvenir. Profitez… Bisous

    J’aime

  4. FRANCOISE LAVERNHE dit :

    Je vois que Naïa n’a pas oublié de prendre dans ses bagages sa version de la crise de la « troisaine » qui va lui permettre d ‘accéder aux privilèges des « guands »comme prendre la place d’Esteban ou Lalie mais tout n’est pas perdu pour tout le monde. En terme d’ autonomie, pour elle, ce périple aura sans nul doute accéléré le processsus et je suis bien sûre qu’elle n’ aura pas besoin d’aide pour souffler ses 3 bougies !
    Profitez bien de cette pause

    J’aime

  5. Lulu dit :

    Bon anniversaire dans ce décor magique à la jeune « princesse » du bout du monde !! Cette fête restera un très beau souvenir pour vous 5….Amicalement

    J’aime

  6. gisèle et martial garcia dit :

    déjà trois ans! que le temps passe vite, à chaque jour ses joies et ses peines mais surtout cette belle et merveilleuse vie que vous offrez à vos enfants. Un modèle de courage, de sacrifices, de bonheur partagés mêlés d’espoir et de difficultés mais tellement de richesse rencontrées. comme on aimerait vous donner en exemple auprès de tous ceux qui gémissent, cassent, déshonorent notre belle planète.
    Bon anniversaire petite puce, ne grandis pas trop vite. Bonnes et belles journées restez surtout comme vous êtes les enfants, ne changez pas… On vous attends pour de belles rencontres. Bisous à tous. Gisèle et Martial.

    J’aime

N'hésitez pas à laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s