19 Décembre : Peñas blancas – Santa Cecilia : 54 km (7 232 km)

Les hôtels de transit sont, par nature, des lieux de passage… à n’importe quelle heure de la nuit. Alors entre ceux qui arrivent très tard et ceux qui partent très tôt, avec la particularité commune de se penser seuls et donc d’être peu attentifs au niveau sonore … la nuit est plus que saccadée.

Nous profitons d’un dernier sursaut matinal pour partir tôt. Nous avons le passage de frontière en guise de petit-déjeuner et nous ne savons jamais ce qui nous y attend. Et en effet, tant la sortie du Nicaragua que l’entrée au Costa-Rica s’avèreront quelque peu complexes.

Pour la sortie du Nicaragua, tout se passe bien jusqu’au moment où le douanier qui vient d’apposer le précieux tampon de sortie sur nos passeports nous réclame 4 Dollars par personne (soit 20 Dollars !) en échange de ceux-ci. La taxe de sortie du territoire nous dit-il. Sauf que nous avons déjà payé une taxe d’entrée dans le territoire (négociée) à un douanier qui nous avait déjà assuré qu’il n’y aurait pas d’autres taxes à la sortie. Ces demandes sont courantes das les pays d’Amérique centrale qui subissent encore la gangrène de la corruption. Ces derniers temps nous demandons ce que d’autres cyclovoyageurs nous avaient conseillé de demander en pareil cas : une facture. La demande est alors parfois oubliée, d’autres fois maintenue avec véhémence ou plus ou moins négociée.

Cette fois-ci le douanier semble peu apprécier notre demande de facture. Il nous indique dans un premier temps qu’il n’a pas le temps puis devant notre refus de payer prend en otage nos passeports. Il reviendra un peu plus tard avec une pseudo-facture d’un montant de… 10 Dollars. Voyant que l’agacement commence à monter dans la file derrière nous, nous nous acquittons de cette somme et regrettons que nos derniers pas dans ce si beau pays qu’est le Nicaragua se terminent ainsi. Nous garderons un souvenir bien plus positif de toutes les belles personnes que nous y avons rencontré.

Quelques centaines de mètres plus loin : la douane Costa-Ricaine. Cette fois-ci, pas de taxe demandée et une personne très agréable mais un autre problème nous attend. Nous ne savons pas répondre à l’une des questions de son logiciel : où allez-vous dormir ce soir ? Nous lui expliquons, qu’à cette heure-ci nous n’en savons rien, que nous sommes à vélo et que nous nous arrêterons lorsque nous serons fatigués mais cela ne rentre pas dans la case comme réponse satisfaisante. Afin de trouver une issue, nous prenons le téléphone, ouvrons l’application « Maps Me » et pointons le doigt sur un hôtel situé plus au sud. Nous lui donnons le téléphone afin qu’il enregistre ce domicile et tout rentre alors dans l’ordre.

Nous pouvons enfin repartir à vélo !

Au bout de quelques centaines de mètres au Costa-Rica, le paysage change radicalement. Beaucoup plus sauvage, plus humide… et beaucoup plus bosselé !

C’est d’ailleurs en haut d’une montée que nous sommes rejoints par un cyclovoyageur. Steven est Neo-Zélandais, jeune retraité il est parti de Los Angeles il y a à peine deux mois et son compteur affiche déjà 5 200 km ! Il était parti pour trois mois mais il vient finalement de prévenir sa famille que son voyage durera au minimum un an… probablement jusqu’à Ushuaia ! Il arbore une très belle barbe et les enfants ne résistent pas à lui offrir l’un des bonnets de Père Noël que nous avons dans nos sacoches. C’est ainsi que nous voyons partir Santa Klaus sur son renne à deux roues…

Au bout d’une vingtaine de kilomètres nous bifurquons sur une route secondaire. Une route de belle qualité, pratiquement pas de trafic et une flore hébergeant une multitude d’oiseaux et de singes. « Pura Vida », comme disent les gens ici. Nous nous régalons !

Dans ce décor exotique nous parcourons bien plus de kilomètres que ce que nous pensions. La nuit approchant ,nous demandons à l’entrée de grandes fermes si nous pourrions y planter la tente mais nous n’arrivons pas à passer les barrières des gardes armés qui voient d’un mauvais oeil que des étrangers pénètrent dans ces lieux protégés comme des forteresses. Nous apercevrons ensuite d’immenses camions pulvériser quelques produits sans doute loin d’être bio sur les vastes orangeraies… et sur les palissades des écriteaux interdisant l’entrée à toute personne âgée de moins de 15 ans. Mieux vaut aller respirer ailleurs…

Nous poursuivons alors jusqu’à Santa Cécilia où les personnes rencontrées nous conseillent de solliciter l’autorisation de dormir dans un parc situé en face de la police. Problème, ce parc appartient à une Communauté monastique injoignable. Après un heure d’attente un motard se rendra directement au Monastère, situé un peu en dehors de la ville et reviendra avec la précieuse autorisation.

Nous nous installons sous le porche de la salle située à côté de l’église. Un peu plus tard l’un des Moines viendra nous ouvrir la salle afin que nous y soyons plus en sécurité. De quoi passer une première bonne nuit au Costa-Rica.

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6 commentaires pour 19 Décembre : Peñas blancas – Santa Cecilia : 54 km (7 232 km)

  1. tardieu patricia dit :

    Coucou
    Quel est cet insecte? Joyeux Noël à tous

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  2. jef46 dit :

    Un phasme sauf erreur 😉. Décidément la corruption est bien présente quelque soit la âbeauté du pays et l’accueil des habitants!
    Vie triste tout ça. Bigs Bisous la team Vélovefamily

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  3. Françoise LAVERNHE dit :

    Joyeux Noël à la Velovefamily!

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  4. Raymonde Garcia dit :

    Il faut garder en mémoire les bons souvenirs et mettre les autres au rang des anecdotes. Bisous un peu plus frais (gelée blanche ce matin) mais ensoleillés de Luzech.

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