27 Septembre : Palpa – Huacachina : 108 km ! (4 753 km)

Nous décidons de partir à la fraîche afin de profiter d’une température raisonnable pour gravir les principales difficultés de l’itinéraire du jour: Une première bosse de 2 km, puis une seconde qui semble pouvoir être évitée grâce à un tunnel. Au moment de nous engager vers ce raccourci un camionneur nous en dissuade. « La route est extrêmement pentue pour accéder au tunnel, mieux vaut prendre la route des camions qui monte moins » nous dit-il. Nous lui demandons si cela fait faire un gros détour et il nous assure que cela est à peu près pareil. A peu près pareil en camion en fait, car en vélo ça grimpe fort… et longtemps. La route des camions passe par le col, 6 km que nous mettrons pratiquement deux heures à gravir ! Même avec l’entraînement de ces derniers mois, certaines portions font monter rapidement l’acide lactique !

Arrivés enfin au sommet, nous sommes alors persuadés que nous venons d’hypothèquer toutes nos chances de pouvoir rejoindre Huacachina aujourd’hui. Nous nous restaurons au bas de la descente entre les orangeraies, les champs de coton et, plus surprenant, de belles rangées de cactus sur lesquelles s’affairent de nombreux ouvriers. Intrigués par cet étrange manège, nous nous renseignons auprès de l’épicier local afin de connaître l’objectif de ces cultures de cactus. Nous sommes stupéfaits et bien amusés à la fois par sa réponse. Ce n’est pas le cactus en lui même qui est intéressant. C’est en fait la cochenille qui élit domicile au sein du cactus qui intéresse les personnes. Ces cochenilles sont délicatement prélevées puis partent aux États-Unis afin d’être utilisées… dans la cosmétique ! Pas très vegan tout ça…

Nous nous élançons ensuite pour 60 km de désert. Pas un village, pas un magasin et seulement un nombre incroyable de sacs plastiques qui virevoltent au moindre coup de vent. Lalie est souvent effarée de l’état dans lequel les humains (dont nous également, donc…) laissent leur planète aux générations futures. Nous avons de belles discussions avec elle. Le réchauffement climatique, la pollution visuelle et olfactive, l’utilisation à outrance du plastique et les déchets ainsi engendrés sont autant de phénomènes dont nous sommes chaque jour, ou presque, des témoins contraints. Sa colère gronde déjà face à certains comportements. Nous réfléchissons ensemble aux gestes qu’il conviendrait d’adopter, pendant le voyage et à notre retour.

Il est pratiquement 15h00 lorsque nous en avons fini avec ce désert fort copieux. Nos estomacs eux sont vides . Pendant la pause déjeuner tout le monde voterait bien pour un arrêt, dès qu’une occasion se présentera. Une petite brise dans le dos s’avère bien agréable à la reprise. Nous engrangeons les kilomètres en visant Santiago, une petite ville située à une quinzaine de bornes.

Il commence à faire un peu moins chaud et tout le monde retrouve une énergie dont nous pensions être désormais dépourvus. En rentrant dans Santiago nous faisons la connaissance de Michel. Il est livreur de pain à vélo et fait chaque jour un grand circuit de 6 heures sur sa monture dépourvue de changement de vitesse. Respect ! Il pédale avec nous pendant plusieurs kilomètres, nous motivant pour aller ainsi plus loin. Il nous offrira deux grandes poches de pain avant de poursuivre sa tournée. Belle rencontre !

Nous entrons dans les faubourgs d’Ica. Il ne reste plus que 10 km, mais désormais c’est un contre la montre qui s’engage. Une course contre le soleil qui ne va pas tarder à se cacher derrière les immenses dunes qui masquent l’horizon. Nous appuyons, appuyons, appuyons…

Nous franchissons les portes de l’oasis de Huacachina au crépuscule. Il nous faut désormais trouver un endroit pour dormir dans cette antre touristique. Les hôtels sont tous plus luxueux, les uns que les autres. Les tarifs sont loin de ceux de l’altiplano. Nous tentons tout de même notre chance . Dans l’un d’eux, on nous indique qu’il y a la possibilité de dormir en dortoir. Vu la taille de la famille ils nous le laissent en exclusivité. C’est un peu annexé et agencé façon « chambre de bonne » mais cela nous permet ďe bénéficier de toutes les infrastructures de ĺ’hôtel dont un parking pour nos vélos et… une piscine ! C’est parfait !

Après cette longue journée de vélo (nous sommes partis à 6h30 pour arriver à 18h00 sans grandes pauses…) nous apprécions déjà la journée de repos qui nous attend demain et qui commencera donc par un lever un peu plus tardif…

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9 commentaires pour 27 Septembre : Palpa – Huacachina : 108 km ! (4 753 km)

  1. alice ferreira dit :

    Quel sourire radieux ma Lalie …..!!! Avec tous les km parcourus cela doit etre un regal de pouvoir plonger dans cette piscine ….
    Bisous a tous !!

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  2. Marie noelle dit :

    12h de vélo !!! Incroyable, bravo à vous et aux enfants. Quelle ténacité ! Une journée de repos bien méritée.

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  3. Raymonde Garcia dit :

    Un grand bravo une fois de plus ! Ica se relevait à peine après un terrible séisme en 2007. Les amas de pierres étaient présents partout et voisinaient avec les tentes de la Croix-Rouge… Alors Huacachina était plus qu’une oasis, puisqu’épargnée, le paradis ! Il faut dire qu’il y avait peu d’hôtels et de restaurants… cela à dû bien changer ! Journée de repos bien méritée.
    Bonne route vers Paracas

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  4. Maurou Marie Françoise dit :

    Toujours aussi souriante Lalie quel beau parcour .je suis épatée de tout ce que vous faites . Les photos aussi jolies les unes que les autres . On s’y croit. Bonne continuation bises à toute la famille

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  5. Maminou dit :

    Les paysages changent … et Naïa a trouvé un super WC qui l’inspire ? Rigolote cette rencontre du livreur de pains ! Bisous à vous 5

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  6. jef46 dit :

    Chapeau bas! Mention pour Naïa et le photographe pour cette courageuse tentative d’ humidification de cette terre aride 🤪 Bon repos ( enfin c’est déjà fait à cette heure 🤔) Bigs Bisous

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  7. Nathan dit :

    Salut c’est Nathan

    C’est génial que vous ayez vu les dessins mythiques de Nasca.

    Vous savez que dans un épisode des Cités d’or, le Condor doré se pose sur l’aigle ?

    J’ai très hâte que vous veniez à Hong Kong 🇭🇰 et de faire connaissance avec les enfants.

    Je vous souhaite plein courage et que vous ne tombiez pas malade (encore… je veux dire, je vous le rappelle).

    Bonne chance,
    Nathan

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  8. Bonjour les « Campeons »

    Bravo pour tous vos exploits. ne regrettez surtout pas le raccourci et le tunnel, c’est en fait une piste excessivement pentue et parfois non goudronnée. C’était du « poussage » de vélo assuré.
    on espère que vous avez bien surfé dans les dunes. j’imagine que la prochaine étape sera Paracas. Profitez bien du calme de la réserve avant d’affronter la panaméricaine.
    Gros bisous à tous

    Sandrine

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  9. REY Jean Luc dit :

    Que de contrastes!! De l’hôtel aux murs en carton à l’oasis pour touristes, du livreur de pain aux buggies polluants, de la ferme écologique aux milliards de sacs en plastique, des températures polaires à la chaleur du désert… Merci de nous faire partager tout celà avec une minutie, un humour et parfois un certain fatalisme tres réjouissants. Bravo a Esteban pour sa réelle dextérité sur la planche et merci pour le commentaire audio qui venait compléter vos merveilleuses images. Lors d’une prochaine  » foire aux questions » pourrez nous donner des nouvelles si vous en avez des 260 et des Paillassos? Prenez soin de vous surtout quand vous serez à Lima qui était et est sans doute encore une ville un peu agressive.

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