21 Juillet : Salinas de Garci Mendoza – Huari : 27 +… (2 916 km)

C’est avec une triste nouvelle, reçue par SMS de Françoise, que nous commençons cette journée. Gabrielle s’est éteinte dans son sommeil. Toutes nos pensées vont alors vers Gérard et tous ceux qui l’entourent dans cette épreuve.

Une fois tous les vélos préparés nous prenons un grand-petit-déjeuner tous ensemble. Temps de partage que nous faisons durer comme pour retarder la séparation. Nous agrémentons ce repas de spécialités locales à base de quinoa, Salinas de Garci Mendoza en étant la capitale Bolivienne.

Nous quittons nos Amis espagnols devant la station essence du village, chaque équipage ayant besoin de son demi-litre de carburant afin de pouvoir continuer à cuisiner ces prochains jours. Les embrassades sont chaleureuses et sincères. Il y encore quelques jours, Nacho, Jordi et Simon étaient des étrangers, aujourd’hui ce sont des Amis ! Nous projetons de nous retrouver dans une semaine à Oruro si nos parcours le permettent.

Nous repartons donc, en équipe réduite, sous une température acceptable. Après une heure de pédalage, la pluie commence à tomber. C’est la première fois que nous avons à y faire face, en roulant, depuis le début du voyage. Nous nous équipons. Le paysage désertique et les éléments météorologiques accentuent la faiblesse de nos conditions physique et morale déjà éprouvées par le froid persistant depuis quelques jours et par des nuits dans des lieux précaires.

Dans cette adversité, nous restons en admiration devant nos enfants qui vivent chaque événement comme une nouvelle aventure. Alors que nous sommes sans cesse dans le doute face aux choix à opérer et à leurs possibles conséquences, eux, vivent l’instant présent avec toute l’insouciance de l’enfance. Ils ne se plaignent que très rarement des situations qu’ils sont amenés à vivre (le froid, la faim comme aujourd’hui où nous passerons directement du petit déjeuner au dîner…). Source de jouvence et de joie permanente, ils nous obligent à ne pas laisser transparaitre nos doutes et à garder une posture rassurante.

Pourtant, aujourd’hui il nous aura fallu prendre sur nous.

En effet, deux heures plus tard, c’est de la neige et un vent glacial qui viennent fouetter nos visages. Nous trouvons refuge sous un camion en panne , puis dans sa cabine en compagnie du chauffeur, de son épouse et de sa fille. Au regard des conditions climatiques, Constantino propose, une fois la réparation effectuée, d’arrimer tout notre équipement au dessus de la cargaison de sel qu’il transporte jusqu’à la frontière péruvienne et de nous laisser au prochain village. Il a cassé un cardan et attend une nouvelle pièce qui devrait arriver d’une minute à l’autre. 4 heures plus tard c’est toujours l’attente ! La pièce devrait finalement arriver demain… ou après-demain.

Le prochain hameau est à plus de 20 kilomètres et les bourrasques de vent qui accompagnent désormais la pluie ne permettent pas d’envisager de repartir à vélo dans l’immédiat.

Il est 16h00, dans deux heures il fera nuit. Nous ne pourrons pas tenir tous dans cette cabine toute la nuit. Essayer de planter la tente ou trouver une autre solution de transport restent les deux alternatives envisageables.

Nous nous donnons une heure afin de privilégier la seconde à la première. C’est samedi et depuis ce matin, il n’y a pratiquement pas de trafic sur cette route. Le nombre de véhicules croisés ou qui nous ont doublés se comptent sur les doigts des deux mains. En 8 heures, cela fait peu…

Un camion à l’horizon: nous lui faisons de grands signes. Il ralentit, fait mine de s’arrêter… puis repart !

Une demi heure plus tard, enfin, un autre camion. Il transporte une énorme pelleteuse mais, grâce à l’appui de Constantino, les chauffeurs entendront notre situation et accepteront de monter tout notre équipement dans les quelques interstices encore disponibles. Quant à nous, ils nous proposent de prendre place… dans la cabine de la pelleteuse. C’est donc avec Naïa au volant virtuel de cet énorme engin que nous reprenons de la vitesse. 80 kilomètres et 1h30 plus tard, ils déposent leur cargaison, et nous mêmes  à Huani. Nous sommes frigorifiés par ce trajet dans les airs mais étonnamment excités des péripéties que nous venons de vivre.

La recherche d’un logement pour la nuit s’avère également plus compliquée que prévu. Tout est fermé. Nous trouvons finalement refuge chez Sergio qui nous accueille très chaleureusement avec un verre de thé chaud et des lits emplis de chaudes couvertures. Dehors, la neige redouble. Un épais manteau blanc recouvre désormais la ville…

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9 commentaires pour 21 Juillet : Salinas de Garci Mendoza – Huari : 27 +… (2 916 km)

  1. f.vandermesse dit :

    Passer le permis de cariste, à 2 ans, en Bolivie……. Prouesse incontestable ! Bravo à Naïa et à la famille VeLove

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  2. alice ferreira dit :

    On garde le sourire malgré les galéres de la journée …. Super !!!! BON courage bisous a tous

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  3. garcia gisèle et martial dit :

    bonjour à vous cinq, et toujours en short Christophe, comment fais-tu??? Quel courage, super exemple pour tous ceux qui se plaignent pour rien. Bisous.

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  4. audreyrouvre dit :

    De gros bisous à vous !!! Vous êtes vraiment une famille formidable, vu vos sourires malgré les galères !!! Et un grand merci pour nous apporter un peu de fraîcheur avec vos aventures enneigées alors que dans le Lot, il fait très très chaud 😁!!!

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  5. jef46 dit :

    Quelle histoire ! Des épreuves encore et encore, désormais sous le regard bienveillant de Gabrielle qui doit contempler cette petite famille dans les tourments d’une aventure qui a aussi beaucoup de moments magiques. Bravo aux enfants qui seront demain adultes et un espoir pour nous tous, de belles âmes en devenir. Bigs Bisous

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  6. Famille Delsahut dit :

    Naïa future formatrice du CACES. L’apprentissage démarre tôt chezka velovefamily….bon courage pour la suite avec ce temps plus que capricieux.
    Bises

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  7. Raymonde Garcia dit :

    Bravo à tous ! gros bisous

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  8. REY Jean Luc dit :

    Si vos enfants sont ainsi que vous les décrivez, est ce tout simplement parcequ’ils ont une absolue confiance en leurs parents et la conscience que vous leur faites vivre une expérience de vie hors du commun? Bravo a vous de leur offrir autant.

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  9. Maminou dit :

    Quels durs moments … oup’ss … je comprends que vous puissiez avoir parfois le doute … puis en voyant l’issue être fiers des enfants et alors regardez avec fierté les péripéties surmontées ! BRAVO !

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